Harcèlement scolaire

Ça me tient à cœur d'en parler, c'est l'article de Florence qui m'a rappelé malgré elle, de mauvais souvenirs. Mais c'est assez dur je vous l'avoue, parce que je n'ai pas l'habitude d'en parler, la honte reprend un peu le dessus, puis il y a tellement de choses à dire. C'est un sujet qui passe trop inaperçu à mon goût alors que ça fait beaucoup trop de mal. Je veux vous parler d'harcèlement scolaire, ce fameux harcèlement qui me rend un peu honteuse, alors que cette honte n'est pas normal, car on ne devrait pas avoir honte d'être ou d'avoir été harcelé, ce sont plutôt les personnes qui nous ont fait du mal qui devraient avoir honte. C'est pour ça qu'aujourd'hui j'en parle.

Oui j'ai été harcelée, un peu au collège et au lycée, l'histoire de quelques mois.
J'ai été victime d'harcèlement au collège pendant ma 6ème, je me faisait cracher dessus par deux garçons en 3ème dans le bus. Je baissais les yeux sans rien dire. Puis un jour, ils m'ont giflée, je n'ai rien dis du tout, la vingtaine de personnes présente non plus. Mais en rentrant à la maison ça a été plus fort que moi, j'étais effrayé par ses garçons, plus grands et forts que moi, mais pourquoi ils me faisait ça? J'ai fondu en larme devant mes grands frères qui se sont empressé d'en parler à mes parents et m'ont accompagnés au collège pour s'assurer qu'ils allaient me laisser tranquille jusqu'à ce que mes parents voient le proviseur. Ces garçons ont été virés pendant 3 jours du collèges et après ils avaient comme peur de moi, un est même devenu un peu trop gentil.
Quoi qu'il en soit, ça prouve qu'il ne faut pas hésiter à en parler. Ce faire insulter, frapper, cracher dessus n'est pas normal, il ne faut pas se laisser faire et ne pas hésiter d'en parler autour de sois afin d'avoir de l'aide avant que ça ne dégénère. Je ne sais pas ce qu'il se serait passé si je n'avais pas eu mes frères et mes parents de mon côté.

Au lycée ce n'était pas très grave, ce n'était pas physique, je m'en suis bien sortie, mais il y a eu des mots, des menaces, des moqueries qui blessent et qui restent.
Pour vous faire le topo, j'ai un nez pas très joli, un peu bossu, je m'en était à peine rendu compte jusqu'à ma dernière année au lycée, jusqu'à ce que ça devienne sujet de moqueries. Vous voyez, apparemment, le surnom de sorcière me sied à merveille. Vous vous imaginez sûrement le mal que ça fait, d'arriver devant l'école et de recevoir déjà ce genre de mots méchants & débiles. Oui c'est débile, mais à force d'entendre des vacheries on commence à douter de nous, à se concentrer sur ces défauts qui nous paraissent à présent énormes. J'étais "moche", "pas normal", "va crever", "sorcière", "c'est quoi cette gueule", "pourquoi tu te suicide pas? Je le ferais à ta place".. Ça m'a rendu malade. Je restais le plus possible chez moi, j'ai détesté le monde entier, je pleurait tous les soirs, et puis d'autres choses bien pires que je regrette. Ça aurait du être mes plus belles années, toutes mes copines ont aimées leurs années lycées, en ont que des bons souvenirs. Je suis triste de ne pas ressentir la même chose.

L'harcèlement ça peut être une baffe non méritée par un camarade, un crachat, du racket, mais aussi juste des mots. Puis ça peut arriver à tout âge, j'ai de la chance d'ailleurs de n'avoir pas vécu ça durant plusieurs années comme ça l'a pu être pour énormément de personnes. 
Pour le lycée, je n'ai jamais parlé de ce qui se passait à mes amies, mes parents, mes frères et mon chéri ne l'ont appris qu'un an plus tard. Un an trop tard pour faire quoi que ce soit. J'ai eu la chance, d'avoir eu sur mon chemin cette année-là mon amoureux, qui était là pour moi et m'a aidé à mieux vivre cette année parce qu'il m'aimait, ça me faisait du bien. J'étais incapable d'en parler à qui que ce soit, puis j'ai énormément séché les cours. Mes amies ignorait le pourquoi du comment, mais faisait tout pour me motiver à revenir, ça a parfois marché mais j'ai fini par laisser tomber les cours.  C'était loin d'être la bonne solution, j'aurais du en parler, ça m'aurais éviter de rater ma dernière année d'école. Ça a été là, c'est une partie de ma vie, aussi petite soit-elle, qui m'a blessé. Ça fait deux ans et je n'ai jamais totalement récupérée ma confiance en moi et ma tête est bourrée de mauvais souvenirs. Mais bon, qu'est ce que la confiance en soi, quand on sait que ça peut être bien pire et que des enfants en viennent au suicide suite au harcèlement scolaire? De tels drames pourraient être évités, tout peut être éviter si on ne s'y prend pas trop tard, si on en parle. L'école devrait être une bonne expérience pour nous tous, et pas un cauchemar.




Qu'elle que soit la méchanceté que vous avez reçu, recevez ou recevrez, souvenez-vous que ce n'est en rien mérité! J'ai longtemps cru que le problème venait de moi, qu'il fallait que je change, mais ce n'étais pas le cas. Personne ne mérite de recevoir des insultes ou d'être sujet de moqueries, personne ne mérite d'être rabaissé. Vous n'avez aucun problème, vous n'avez rien a changer, n'écoutez pas ce que disent les personnes qui essaient de vous faire du mal. C'est ces personnes qui ont un problème, qui sont sûrement malheureuses dans leurs vies ou mal dans leur peau. Car quand on est heureux, ça se voit et on n'attaque pas autrui pour ce qu'il a fait, dit, ou son physique. Les personnes méchantes avec vous, ce sont elles qui ont un problème, ne l'oubliez pas.

Je sais que ce que j'ai vécu ce n'étais pas grand chose, mais même ce "pas grand chose" peut vous faire sacrément mal. Il faut savoir que ce genre d'épreuve, on n'en sort pas tous plus fort, au contraire. Pour ma part je ne tire rien de positif de cette période, je m'en suis sortie plus vulnérable que jamais et l'estime que j'avais pour moi a disparue et est très dur à retrouver. Quelque soit le degré de méchanceté que vous recevez, il faut en parler. C'est important, autant pour vous, que pour d'autres qui vivent la même choses mais qui n'osent rien dire. Pensez à vous, protégez-vous, même si vous avez peur, il faut faire quelque chose pour mettre fin à ces harcèlements, et rien de mieux que des personnes de confiance comme votre famille pour en parler, eux vous aiderons. Ne faites pas la même bêtise que moi, ne gardez pas toute cette souffrance pour vous. Avec cette article, j'espère aider un peu, des jeunes qui comme moi ont souffert ou souffre encore. Puis je m'aide un peu, d'en parler ici en public, ça fait du bien de vider son sac une bonne fois pour toute.

5 commentaires:

  1. Avec deux amies on a participé à un concours de journalisme et on a été sélectionnées pour faire notre reportage sur le harcèlement scolaire. C'est vrai qu'on n'en parle pas assez et je crois que ça vient du fait que c'est un sujet tabou pour le gouvernement parce que le harcèlement est un délit et que l'on ne peut pas trop dire qu'au sein même des établissements d'Etat il y a des délits qui sont commis, ça la fous mal. On a parlé à une experte du harcèlement scolaire et à la COPsy de notre lycée qui nous a dit que l'endroit où il y avait le plus de harcèlement c'était au collège et qu'il y en avait dans le collège à 500m de notre lycée, collège dans lequel on était allé s'entretenir avec la CPE qui nous avait assurée qu'il n'y avait pas de harcèlement, seulement des "incivilités". Or si même les responsables des établissements n'ouvrent pas les yeux, comment on est censé faire avancer les choses pour régler le problème ?

    Pour le pourquoi tu t'es faite harceler il y a plusieurs raisons possible. D'abord la projection du harceleur sur le harcelé. L'experte en harcèlement nous avait parlé d'un cas où une fille qui s'habillait très court, très provc', reprochait à une autre fille de s'habiller "comme une pute". Il y a aussi la jalousie ; dans une classe où il y avait seulement deux filles, il y en avait une très jolie, aimée de ses camarades... et donc la deuxième fille a commencé à répandre des rumeurs sur elle. Il y a le cas de l'intolérance (racisme, homophobie...), et de la recherche du pouvoir sur l'autre, aussi. Si tu veux écouter le reportage il est ici : http://www.dailymotion.com/video/x1kxzjb_un-jour-un-jt-2014-reportage-rcf_news

    En tout cas je te souhaite de retrouver toute la confiance en toi !

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    1. Voilà c'est tabou, c'est bien sûr évidant mais tellement honteux, quand on sait ce que peut subir certain enfants et les traumatismes que ça engendre. Des incivilités? Il faut être aveugle ou complètement ignorant pour oser dire ça, mais pourquoi remuer la merde après tout? Personnellement à la place de ce CPE je ne pourrais pas vivre avec ça sur la conscience. Comment peut-on consciemment fermer les yeux là-dessus?

      Puis je comprend bien les réponses au "pourquoi on se fait harceler" malheureusement dans mon cas et pour beaucoup d'autres ces réponses ne suffisent pas, car je n'ai pas d'origine, je suis hétérosexuelle, je m'habille ni provoc ni petite fille sage, en soit je parait normal et limite banal, je n'ai pas bien compris pourquoi c'est sur moi que ce sont acharné ces filles et garçons, mais je me dis que tant pis, c'est passé on y changera rien.

      En tout cas merci d'avoir commenter, je me rend compte à quel point ce sujet est bien plus grave! Puis merci pour m'avoir partager ton travail ici et pour ton soutient ! J'irais écouter le reportage cet après-midi :) Des bisous!

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  2. Ce genre d'article est réellement une preuve de courage de ta part, pouvoir en parler c'est un chemin pour retrouver ta confiance en toi donc je te dis bravo.

    Je pense qu'on est nombreux à avoir été harcelé, même rien qu'un peu sans jamais oser en parler. Et ça provoque toujours des dégâts, surtout pendant l'adolescence où tu te cherches et te poses toutes les questions du monde. Mais avec du recul, même si c'est injuste, tu vois quand même ce que ça t'as apporté, ou ce que tu as compris ; c'est dur de se le mettre en tête (et crois-moi, je sais de quoi je parle, je me redit cette phrase très souvent) : il ne faut pas se fier, ou même s'imaginer ce que les autres pensent de toi. Ils comprendront bien trop tard leur manque de maturité, tant pis pour eux.

    On n'en parle pas assez, comme tu dis ce n'est pas une honte. Au contraire, c'est juste une preuve qu'on avance, qu'on est fort malgré ce qu'on croit, et qu'on est prêt à laisser ça derrière nous même si c'est toujours dur d'y repenser.

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  3. Je dois dire que tu ton article me touche étant donné que j'en ai également été victime.. Malheureusement je dois dire. Pendant trois ans, des filles ce sont acharnées psychologiquement sur moi et je crois que c'est bien plus pire que des coups.. Je me suis renfermée, je ne parlais pas, je n'avais plus vraiment goût a la vie, je ne voulais pas pour autant en finir, mais j'etais mal. J'etais devenue très complexée, et j'en garde encore aujourd'hui des traces.. Ca part difficilement, le temps et la maturité aident un peu mais il faut faire un grand travail sur soi et ce n'est pas facile tous les jours..

    Http://ilmefautuntitre.blogspot.fr

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  4. Et bien comme souvent je n'en ai pas parlé et meme aujourd'hui je n'en parle pas, je n'y arrive pas. Enfin juste dans les grandes lignes, et encore..

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